ANFORM GUADELOUPE N81

novembre - décembre 2018 • anform ! 21 malades : à leur âge, leur méta- bolisme, leur activité sexuelle, leur volontéd'avoir des enfants... Résul- tats, dans toutelaFrance, etmême en Outre-mer, plus de 92 % des séropositifs soignés sont ensuccès thérapeutique. Le virus est devenu indétectabledans leur sang. Et leur qualité de vie s'est sensiblement améliorée. AVOIR DES ENFANTS Depuis quelques années, lamajo- rité des malades traités vit aussi longtemps que les personnes du même âge qui n'ont pas la maladie. Certes, leur vie quoti- dienne n'est pas aussi simple. Ils doivent prendre leur traitement sans faillir et àheure fixe, peuvent souffrir d'effets secondaires (fati- gues, diarrhées, élévation du taux de cholestérol...), et se rendent à l'hôpital tous les 3 à 6 mois pour des analyses. Mais ils peuvent fairedes projets, avoir des enfants, vieillir tranquillement. Même s'ils souffrent toujours de stigmatisa- tion, les séropositifs peuvent même avoir une vie sexuelle normale. Le préservatif est toujours fortement sonnes infectées, soigner 90 % des personnes diagnostiquées, avec90 % d'entre elles en succès thérapeutique. “Au cours des der- nières années, nous nous sommes rapprochés de l'objectif, se féli- cite Mathieu Nacher. En Guyane et aux Antilles, plus de 91 % des personnes diagnostiquées sont soi- gnées.” Les traitements proposés sont de plus en plus efficaces et demieux enmieux tolérés. Depuis 1996, il s'agit de trithérapies : des associations de trois molécules antirétrovirales qui empêchent le virus de se répliquer, même s'il a acquis des résistances. Ses extraor- dinaires capacités de mutation et d'évolution lui donnent, eneffet, la possibilité de résister à une molé- cule, éventuellement àdeux, mais la probabilité d'acquérir une triple résistance est extrêmement faible. La palette des antirétroviraux s'est amplifiée, et les cocktails ont été améliorés. Ils sont moins toxiques et donc beaucoup mieux suppor- tés. Ils peuvent désormais êtrepris sous forme d'un seul cachet par jour. Enfin, leur variété permet de s'adapter aux différents profils des ••• Prévenir avec la Prep En juillet, l'association Aides a lancé une cam- pagne d'information pour promouvoir l'utilisation des médicaments de préven- tion de l'infection, baptisés Prep (Prophylaxie Pré- Exposition). Il s'agit du Tru- vada et de ses génériques, une association de deux antirétroviraux. Pris chaque jour, ou avant et après un rapport sexuel à risque, il limite fortement le risque de contracter la maladie. Une étude révélée en juillet 2018 par Jean- Michel Molina de l'hôpital Saint-Louis (Paris) annonce même qu'il serait efficace à 100 %. Il constituerait donc une alternative pour les personnes ne parvenant pas à faire accepter le pré- servatif à leur partenaire. Autorisé à la vente depuis fin 2015, il est intégrale- ment remboursé par la Sécurité sociale.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw