ANFORM GUADELOUPE N76
janvier - février 2018 • anform ! 133 mais Raphaël est disposé às’expli- quer. “La première raison est le divorce de mes parents. La deu- xième est écologique. Nos enfants vivront moins bien que nous. Si je ressens un jour un besoin de pater- nité, j’adopterais. Et troisièmement, j’aime la vie que je mène et je ne veuxpas la modifier pour un enfant. La pression sociale est forte, mais ça ne me pèse pas. Ce sont des conventions sociales. Il faut avoir une maison, un chien, être pro- priétaire… Moi, je ne me sens pas comme tout le monde.” En France, ils sont 6,3 % d’hommes et 4,3 % de femmes àdéclarer ne pas avoir et ne pas vouloir d’enfant, selon un sondage de l’Institut national d’études démographiques, publié en 2014. “Rester sans enfant, un choix de vie à contre-courant”, est d’ailleurs l’intitulé de cette étude qui explore les multiples raisons de ne pas vouloir d’enfants : être bien sans enfant, avoir d’autres priorités, rester libre, être trop âgé, raisons financières ou de santé. “Diffé- rents facteurs comme la façon de concevoir et d’interpréter le monde interviennent dans cette prise de décision, ajoute Chimène Girard- Petrus, psychologue clinicienne. Chez certains adultes, une vision pessimiste du futur peut représen- ter un frein. La crainte d’être des parents défaillants face à la res- ponsabilité éducative, sans oublier les raisons économiques et profes- sionnelles… Il y a une motivation sous-jacente consciente ou incons- ciente. Soit nous nous inscrivons dans la continuité de notre modèle parental, soit nous décidons de ne pas faire d’enfant en nous position- nant à l’opposé de ce modèle.” POIDS DU PASSÉ Sandy, elle, n’a pas trouvé le père idéal,malgré unmariage qui auraduré 10 ans. “Tout est trop aléatoire. Rare sont ceux qui s’engagent aujourd’hui durablement dans une vie de famille.” La célibataire a donc mis une croix sur un potentiel projet de bébé. Et cette croix semble définitive. “À35 ans, je ne pense pas avoir le temps de trouver quelqu’un pour ensuite prendre la res- ponsabilité d’une vie. J’aurais aimé vivre au temps de ma grand-mère. Son foyer a tenu bon pour l’éduca- tion de la famille.” Un raisonnement rationnel selon le psychologue Désiré Framée : “Certaines personnes sont dans la dimension affective, d’autres dans la dimension rationnelle. Car l’émotion n’est pas forcément maî- Raphaël Novella “Je répondais que j'étais stérile, créant un malaise. Les gens se rendaient tout de suite compte de leur indiscrétion et changeaient de discussion.” “À 35 ans, je ne pense pas avoir le temps de trouver quelqu’un pour ensuite prendre la responsabilité d’une vie.” Sandy Calvet © BÉNÉDICTE JOURDIER
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