ANFORM GUADELOUPE N75

© ISTOCKPHOTO, © LAURENT MARTINET 150 anform ! • novembre - décembre 2017 tif de rester dans les 60 premiers, afin de passer sans encombre dans la monotrace qui mène à Domaine Vidot, au kilomètre 15. Puis, lever le pied après ce point de ravitail- lement, pour ne pas me griller. Je passe en 64 e position. Parfait ! Kilomètre 35 Ça monte sec. Au bout de 2 h, j’enfile ma polaire. La course com- mence à peine et il ne fait déjà que 8 °C. Je suis mentalement prêt à affronter Piton Sec, la première difficulté. Elle se situe au 35 e km. Ma frontale éclaire très bien et j’entends distinctement le bruit de mes concurrents les plus proches, le gravier qui crisse sous leurs pas, le souffle de leur respiration… Le moral est là et je ne ressens aucune fatigue. Doucement, la noirceur de la nuit se dissipe. Les premiers rayons du soleil, m’in- diquent qu’il est 5 h 30. Je passe le ravitaillement de Piton Textor. J’en profite pour remplir mes gourdes et avaler du riz gluant, avant d’enta- mer la descente vers Chalet des Pâtres. Je repars. Le spectacle du soleil se levant sur les montagnes est superbe. J’aborde la première grosse descente vers Mare à Boue. Les écarts commencent à se creuser et je me retrouve plus souvent seul. Àce pointage, je suis toujours 64 e et frais comme un gardon ! Kilomètre 65 J’arrive à Cilaos à 7 h pour y retrouver Laurent qui assure mon assistance. Je prends une douche bien froide, je me change intégra- lement et prends le temps de bien m’alimenter. Mes pieds vont bien, je n’ai pas de cloques. Ces 10 min de repos me font un bien fou. Je forme Une course mythique C’est l’un des trails les plus difficiles au monde.  Une aventure démesu- rée, longue de 167 km pour traverser l’île de La Réunion du sud-est au nord-ouest, avec 9 700 m de dénivelés. Soit 24 h de course en continu pour le vainqueur. Plus de 60 h pour les moins aguer- ris ! Des sites mon- tagneux majestueux, une végétation hostile que les 2 676 coureurs doivent affronter avec courage. •••

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