ANFORM GUADELOUPE N116

|anform ! ◆ septembre - octobre 2024| 107 LLe crabe blanc ou de terre (Cardisoma guanhumi) et le crabe à barbes (Ucides cordatus) font partie du patrimoine culinaire des Antilles. Ils sont malheureusement victimes de surexploitation (notamment lors des fêtes de Pâques et de Pentecôte, mais pas que…) provoquant un déclin des populations. Depuis 2017, le Parc national de la Guadeloupe (PNG) a mis en place une stratégie de gestion durable visant à préserver cette précieuse ressource de la biodiversité locale. ◆ Méthodes abusives « Certains plaçaient des filets à l’entrée des terriers, capturant des crabes de toutes tailles ou bouchaient les entrées avec des cailloux, de sorte que le crabe sortait par asphyxie. Parfois même, de l’insecticide était pulvérisé afin de faire sortir les crabes qui étaient ensuite vendus pour la consommation ! Toutes ces méthodes de capture non sélectives, ne tenant pas compte des périodes de reproduction, ont conduit à un déclin des populations de crabes », explique Simone Mège, chargée de mission des milieux marins au PNG (depuis 1991). D’autres facteurs entrent en jeu : la destruction de leur habitat, la pollution par les engrais et pesticides, l’érosion du littoral, les remblais sur la mangrove… Une stratégie de gestion durable visant à limiter les pressions sur ces espèces a donc été élaborée en collaboration avec Sonia BourgeoisLebel, retraitée de l’Université des Antilles et spécialiste du crabe blanc. Elle repose sur un suivi trimestriel des populations (avant Pâques pour connaître l’état des stocks, après la Pentecôte pour estimer l’impact des prélèvements et en octobre pour constater la recolonisation des terriers). Trois types d’habitats sont évalués (littoral sablo-terreux-argileux, prairies humides et forêt marécageuse), répartis sur les communes de Sainte-Rose, Morne-à-l’Eau, Les Abymes et Vieux-Habitants. © BARBARA KELLER

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