ANFORM GUADELOUPE N116

|anform ! ◆ septembre - octobre 2024| 105 ◆ Les débuts « Tout a débuté à la suite de l’accident vasculaire cérébral (AVC) de mon ancien professeur de tennis, Yves Berté, explique Lionel Viens. Je lui ai proposé d’aller échanger quelques balles, une fois sa rééducation finie. C’est devenu notre rituel, puis le bouche-à-oreille a fait que de plus en plus de personnes sont venues. » ◆ Les bienfaits D’excellentes surprises sont parfois au rendez-vous : « Il y a quelques mois, j’ai récupéré mon coup droit de mon côté plégique ! », se réjouit Nicole, 63 ans, qui a fait un AVC il y a 10 ans. Des matchs de double clôturent en général la session. Puis les échanges sociaux succèdent aux échanges de balles, autour d’un verre généralement, car le rendez-vous est devenu un moment de partage. Vu le succès du rendez-vous hebdomadaire, les jeunes élèves entraînés par Lionel Viens viennent aujourd’hui l’assister dans cette initiative. C’est le cas de Thaïs, 22 ans : « Je vois que ça leur fait plaisir de partager des balles, et c’est convivial ! », témoigne-t-il. « L’objectif, c’est qu’on reparte tous avec le sourire », conclut Yves Berté… Et c’est chose faite pour chacun des participants ! ◆ Les cours Depuis leur initiation, il y a 3 ans, les cours se sont déroulés au Golf de l’espérance, aux Trois-Îlets, et aujourd’hui au tennis club de Rivière-Salée ou tout autre complexe sportif pouvant accueillir l’association. « Toute personne est bienvenue », insiste-t-il. Deux terrains sont réservés pendant 2 h pour que chacun puisse jouer gratuitement. Les raquettes et balles sont fournies. Exercices de coup droit, travail du revers… Les entraînements proposés par Lionel sont spécifiques à chacun, en fonction de ses difficultés et de sa forme du moment. Il dispense ses conseils, sans jugement. L’a is d spéc aliste du Dr José-Luis Barnay, médecin de rééducation au CHU de Martinique et président de l’association AVC France en Martinique. « Le plus souvent, ce qui conduit à un AVC, ce sont les risques cardiovasculaires. Or, l’activité physique est un moyen de prévenir ces risques. Par ailleurs, après un AVC, l’activité physique est un bon moyen de réduire le poids des handicaps qui apparaissent chez près de la moitié des patients. Elle améliore la qualité de vie et peut également apporter des améliorations motrices. Avant de se lancer dans le sport, une rééducation fonctionnelle est parfois nécessaire et proposée dans le cadre du suivi médical de l’AVC. Tous les médecins peuvent établir une prescription d’activité physique adaptée, qui tiendra compte des risques en fonction de chaque cas et des traitements suivis, et des limites de chacun. Il n’y a pas de sport contre-indiqué a priori. Il y a peu de risques liés au sport, mais ne pas en pratiquer présente des risques ! La pratique sportive nécessite toutefois un encadrement, par des enseignants spécialisés dans la discipline, car il doit être adapté à la condition physique de chacun. Par ailleurs, les activités de loisirs sont également recommandées après un AVC. L’objectif est de continuer à faire un maximum de choses, y compris à s’autoriser de nouvelles expériences ! » ©KATIA DELAVAL © KATIA DELAVAL Chiffre Il y a 1 000 AVC/an en Martinique (dont plus de 500 sont de nouveaux AVC). La première cause est l’hypertension artérielle chronique.

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