|anform ! ◆ juillet - août 2024| 91 P ◆ Par Katia Delaval Les mares antillaises présentent un intérêt écologique important, mais leur nombre tend malheureusement à diminuer. Comment entretenir une mare existante ? Comment en créer une nouvelle ? L’écologue Mélanie Herteman, co-auteure d’un ouvrage sur le sujet, nous donne des pistes. Plantes, insectes, oiseaux, mammifères… Des êtres vivants très variés dépendent des mares. « Ce sont des habitats indispensables à la vie en tant que zones de refuge, de nourrissage, de reproduction et comme source d’eau potable pour de nombreuses espèces », explique Mélanie Herteman, docteure en écologie et spécialiste des milieux humides. Elle est co-auteure d’un guide technique dédié aux mares dans les Antilles françaises (voir encadré). La moitié de ces points d’eau peu profonds ont malheureusement disparu en 50 ans, principalement du fait de la pression sur le foncier. Certaines espèces s’en trouvent menacées. « C’est le cas des demoiselles Protoneura ailsa, endémiques de Martinique, et d’autres espèces de libellules », précise l’écologue. Les larves de ces deux familles d’insectes sont aquatiques, c’est-à-dire qu’elles vivent sur le fond de l’eau et elles se nourrissent de moustiques régulant ainsi leur population. C’est aussi le cas du poisson gale, endémique de Martinique. Les mares offrent par ailleurs de précieux services à nos sociétés humaines. « Elles recueillent les eaux de ruissellement et contribuent à l’infiltration de l’eau dans le sol, agissant ainsi comme des réservoirs temporaires lors des périodes de fortes pluies et limitant les risques d’inondations. Et elles rafraîchissent localement l’air », détaille Mélanie Herteman. L'éleocharis Le nénuphar blanc La commeline diffuse Suivez le guide ! Le « Guide technique de restauration et d’entretien des mares des Antilles françaises » a été co-écrit par Mélanie Herteman, Gaëlle Vandersarren et Matthieu Norden. L’ouvrage, gratuit et accessible en ligne, est l’aboutissement du projet Rema (restauration et entretien des mares des Antilles) porté par le Pôle relais zones humides tropicale du Comité français de l’UICN*. Ce projet a consisté à remettre en état 12 mares pilotes en Martinique, en Guadeloupe et à Saint-Martin, avec l’aide des communes. * Union internationale pour la conservation de la nature. © MÉLANIE HERTEMAN
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