72|anform ! ◆ juillet - août 2024| |enfants ◆Internet| psychique des adolescents ne permet pas à tous de prendre du recul sur les contenus auxquels ils sont exposés. Certains contenus comme les « trend », « tendance » ou « live » sur les réseaux sociaux provoquent des mises en danger ou incitent à la violence et à la haine, voire à la nudité. Parfois, les contenus hypersexualisés et figés de corps masculins et féminins peuvent créer de grands complexes au moment où le corps adolescent change et se transforme », termine la psychologue, alertant aussi sur les risques d’addiction aux écrans. ◆ Connaître les limites Pour Jordy, qui s’identifie androgyne, les réseaux sociaux sont des espaces de liberté qu’il faut préserver. « L’important est d’assumer qui on est dans la vie et sur les réseaux, tout en maintenant une barrière entre les deux. » L’exposition sur Instagram lui a permis de se développer, de forger son identité, mais aussi de découvrir un « monde dangereux ». Jordy a déjà ressenti le besoin de faire une pause, après une mauvaise expérience où les gens étaient devenus intrusifs jusqu’à appeler sa mère. « Il ne faut pas oublier que les RS, ce n’est pas la vraie vie. Tout ce que l’on fait en tant que créateur de contenu, doit être respecté. Et si on ne publie pas, il ne faut pas nous en vouloir. Il ne faut pas oublier l’aspect humain et ne pas franchir cette barrière vie privée/vie publique », insiste Jordi en s’adressant aux followers. Il explique avoir dépassé cette période difficile grâce à son entourage. De manière générale, la psychologue clinicienne infanto-juvénile et consultante à l’Institut du comment (Région parisienne) confirme qu’il faut avoir conscience que cette communication ou socialisation reste virtuelle. Elle conseille « d’être bien entouré, d’avoir un environnement bienveillant et de confiance ». Elle émet l’idée de se questionner sur les publications : « Est-ce que je suis en accord avec ce que je publie ? Estce que je serai toujours OK dans 5 ou 10 ans, quand j’aurai un métier et/ou une famille ? », rappelant que les contenus et données publiés sur les réseaux sociaux peuvent être stockés et sortis de leur contexte. Les parents doivent avant tout communiquer de façon objective avec leur enfant, « sur les risques de s’exposer et sur la notion d’intimité ».
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