ANFORM GUADELOUPE N115

|anform ! ◆ juillet - août 2024| 55 ◆Par Maéva Drymon, ingénieure agroalimentaire Saviez-vous qu’il existe un lien entre santé mentale et santé intestinale ? Des super bactéries présentes dans l’intestin ont un impact sur notre humeur ! Ce sont les psychobiotiques. ◆ C’est quoi un psychobiotique ? Vous connaissez déjà les probiotiques. Ce sont des microorganismes vivants, qui, ingérés en bonne quantité, sont bénéfiques pour la santé. Les plus connus sont les souches des familles Bactéroïdes, Bifidobacterium, Clostridium, Escherichia, Lactobacillus, Ruminococcus et Streptococcus. Mais il en existe plein d’autres ! Environ 500 souches de probiotiques seraient répertoriées à ce jour ! Certains d’entre eux sont appelés psychobiotiques, car ils agiraient sur les états anxieux, voire dépressifs. ◆ Comment c’est possible ? Les psychobiotiques contribueraient à entretenir et améliorer la santé mentale en agissant sur l’axe intestincerveau. En effet, il existerait un dialogue direct entre le microbiote intestinal et le cerveau ! D’ailleurs, dans le cas d’infections du système gastro-intestinal, le rôle de bactéries néfastes dans les maladies inflammatoires de longue durée en lien direct avec les états anxieux, a bien été identifié. ◆ Comment ça marche ? L’existence d’une communication bidirectionnelle entre le cerveau et l’intestin est établie depuis plusieurs années ! Pour comprendre, imaginez une conversation téléphonique entre un parent (le cerveau) et son enfant (le système digestif). Par le biais du téléphone (circulation de signaux) et de mots (les signaux nerveux), le parent peut agir sur le comportement de son enfant. Á son tour, l’enfant peut répondre et moduler le comportement et les émotions de son parent. C’est exactement ce qu’il se passe avec les psychobiotiques. Ces bactéries amies agissent sur les neurotransmetteurs, des messagers chimiques qui permettent aux neurones de communiquer entre eux, influençant positivement notre santé mentale. Des études récentes montrent, par exemple, qu’Escherichia et Bacillus produisent de la norépinéphrine. Candida et Streptococcus de la sérotonine. Tous ces neurotransmetteurs jouent un rôle majeur dans la dépression.

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