ANFORM GUADELOUPE N114

|Rendez-vous| 10 |anform ! ◆ mai - juin 2024| Ophély Mézino « Le sport a été ma thérapie » ◆ Par Chloé Gurdjian Sa vie semble si parfaite… Pourtant, Ophély Mézino, ancienne Miss Guadeloupe, a dû relever nombre de défis : la surdité de sa mère, sa couleur de peau… À bientôt 25 ans, Ophély Mézino est une femme dynamique, déjà bien accomplie. Née le 16 juillet 1999 à La Réunion, d’un père guadeloupéen et d’une maman réunionnaise, cette reine de beauté a été élue successivement Miss Guadeloupe 2018, 1ère dauphine de Miss France 2019, puis 1ère dauphine de Miss monde 2019. Désormais mannequin et créatrice de contenus à succès, elle a également tenu un petit rôle dans la série incontournable de Netflix, Lupin, aux côtés du talentueux Omar Sy. Ses engagements La jeune femme est aussi diplômée en ingénierie chimie et envisage de créer sa propre marque de cosmétiques. Résolument positive et tournée vers les autres, elle aimerait se diriger vers le coaching, afin d'aider les gens à « devenir la meilleure version d'eux-mêmes ». Lors de ses années de Miss, elle a toujours mis en avant une cause qui lui tient particulièrement à cœur, celle des personnes en situation de handicap, elle dont la mère est sourde et le père malentendant. « Je suis une enfant coda (enfant entendant de parents sourds, NDLR). C'est quelque chose que je me suis beaucoup attelée à mettre en avant. J’ai été la marraine de l'association Bébian un autre monde qui œuvre à la reconnaissance de la culture sourde en Guadeloupe. On a réussi à faire de belles choses. Je compte bien revenir au combat associatif, mais je dois d’abord me construire en tant que femme et me former aussi. Je vais, par exemple, encore me parfaire à la langue des signes, même si je la parle déjà. » Ce qu’elle aimerait changer ? Le manque d'accès à l'information des personnes malentendantes sur son île. Elle prend pour exemple les difficultés rencontrées par ses parents et les stratégies déployées pour s'adapter. Elle pointe du doigt le manque d'interprètes et de traduction des journaux télévisés. « Je trouve assez aberrant qu'en 2024, les sourds n'aient pas accès à l'information parce qu’il n'y a pas de sous-titrages, ni d'interprète, souligne-t-elle. On est déjà suffisamment isolés par le fait d’être sur une île. Quand je vois que ma mère est obligée d’aller sur des groupes WhatsApp pour savoir si un ouragan arrive ou pas, ça me dépasse. » La jeune femme a aussi le souvenir douloureux du regard des autres, notamment dans les administrations. « L’accès aux services administratifs doit également être plus développé. Il arrive que ma mère m'appelle pour que je réponde aux personnes travaillant dans ces services, alors que j'habite à Paris ! Ils ne sont pas forcément réceptifs, ni forcément gentils. Elle repart parfois en pleurant parce qu'on ne la respecte pas ou

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw