ANFORM GUADELOUPE N113

|anform ! ◆ mars - avril 2024| 75 ◆ Adapter l’espace de travail Dans le cas du trouble autistique, par exemple, Marie-Christine Bon, éducatrice de jeunes enfants et éducatrice spécialisée au centre de ressources autisme de Baie-Mahault, rappelle qu’il suffit de pas grand-chose parfois pour adapter un espace de travail. « Pour une personne autiste, on peut écrire un mail, plutôt que de donner des consignes à l’oral. On peut baisser les lumières, la musique, cibler des tâches précises… » Quand le poste est bien adapté, tout est possible, selon Marie-Christine qui souligne l’importance de sensibiliser l’équipe. Ce service de conseil, elle le propose aux employeurs comme aux employés, et même au sein des écoles. Objectif : montrer que le handicap n’est pas un frein. C’est dans ce sens que la gendarmerie nationale était présente au salon pour proposer des postes administratifs. « Ce que l’on cherche, ce sont avant tout, des compétences », assure Héline Ségor, responsable gestion administration à la gendarmerie nationale. ◆ Évaluer le poste Simon Le Roy, ergothérapeute à l’association APF France handicap intervient la majorité du temps à la demande du prescripteur qui est souvent l’Agefiph, l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. La structure est l’interlocutrice privilégiée de toutes les entreprises privées qui souhaitent développer une politique d’ouverture au handicap. « Notre travail est d’évaluer les capacités de la personne, son autonomie et son projet, mais aussi les exigences du poste », explique Simon Le Roy. « On juge ensuite de la cohérence ou non du projet, s’il y a des contre-indications ou au contraire des adaptations comme un siège ergonomique, une souris d’ordinateur adaptée, un grossisseur d’écran. » Mais parfois, c’est le projet qui n’est pas compatible. « Nous, on fait travailler notre imagination pour ajuster au mieux, mais la personne ne doit pas se mettre en difficulté. Elle doit entendre que le projet n’est pas en adéquation avec son état. » ◆ Être créatif La créativité, c’est justement ce que défend Laurie Angèle qui propose en Guadeloupe un service de domotique et de technologies pour personnes dépendantes. « Même en étant dans son lit, on peut travailler. Avec notre ingénieur, on conçoit des logiciels ou des mobiliers adaptés, mais pour ce genre de handicap lourd, les employeurs restent frileux », regrette l’ergonome. Si les mœurs doivent encore évoluer, les chiffres de l’emploi sont encourageants, au national. Selon l’observatoire de l’emploi et du handicap mené par l’Agefiph, le chômage des personnes en situation de handicap poursuit sa baisse et atteint son plus bas niveau depuis 7 ans. Il représente 8,7 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi en 2022. ◆ Faire reconnaître le handicap Pour faciliter ses recherches d’emploi, la maman de Josué va demander la reconnaissance du handicap de son fils et ainsi bénéficier d’un meilleur accompagnement, et pourquoi pas intégrer une entreprise habilitée au CDD tremplin. Une expérimentation nationale mise en place depuis 2018 via le projet « Cap vers l'entreprise inclusive 2018-2022 ». En France, 409 entreprises adaptées sont habilitées, deux en Martinique et deux en Guadeloupe. Ce que dit la loi Tout employeur de 20 salariés et plus doit embaucher des personnes en situation de handicap dans une proportion de 6 % de l'effectif total. Si cette obligation n’est pas respectée, l’entreprise doit verser une contribution annuelle à l’Agefiph.

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