ANFORM GUADELOUPE N109

| anform ! ◆ juillet - août 2023| 91 Elle est lointaine, l’époque où les marins s’affrontaient sur l’eau avec insouciance, sans notion scientifique de prépa- ration. Carl Chipotel, président de l’Association nautique de Sainte-Anne (Anasa), peut en témoigner. À la fois organisa- teur du Traditour et patron du canot Bred/FDJ, il a été aux premières loges pour voir évo- luer l’importance de la prépa- ration physique et mentale des coursiers. Dans son équipage, la saison débute dès janvier. « Notre préparation comporte deux dimensions, physique et mentale » , confie le patron de canot. « Nous axons le travail sur l’endurance et l’explosivité des groupes musculaires solli- cités lors des efforts en course » , ajoute-il. Les séquences hebdomadaires sont dirigées par Jérémy, leur coach sportif. La dimension psychologique, elle, constitue le « moteur de la synergie du groupe » . La promis- cuité sur le canot exige une co- hésion de groupe sans faille. Car, la moindre « erreur d’un équipier a un impact sur tous les autres » . Aussi, l’équipe partage des temps de détente. « Je navigue avec des amis » , se réjouit Carl. ◆ Mental d’acier Du côté de la MJC du Gosier, camp d’entraînement de Ti Bijou/Eurogold, c’est aussi une ambiance bon enfant qui règne. « Il y a une énorme solidarité entre les filles. Elles s’encouragent sans pudeur. Les liens sont forts » , affirme Clémentine Vauchel-Camus. L’éducatrice sportive suit cet équipage 100 % féminin depuis 3 ans. À raison de deux séances hebdomadaires, la coach prépare les compé- titrices aux dures conditions du Traditour. « Elles doivent tenir des positions inconfor- tables durant des heures, porter du matériel lourd. Donc on travaille beaucoup les muscles Canot Bred/FDJ, patron Carl Chipotel. Équipage Ti Bijou/Eurogold, 100 % féminin ! profonds. » Mais Clémentine accorde aussi une place importante à la préparation mentale. Dans ses séances, figurent toujours des jeux favorisant l’entraide. L’éduca- trice explique qu’ « à partir du moment où on est poussé dans ses retranchements, la fatigue provoque un décrochage. Cela fait remonter des fragilités, des séquelles éventuelles » . Et d’ajouter : « là, le mental joue à 90 % ». ◆ Niveau d’exigence élevé « On n’est pas dans une course de quartier, mais dans une vraie épreuve physique et men- tale. On n’arrive pas la fleur au fusil ! » Directeur de course du Traditour, Victor Jean-Noël sait combien la préparation du corps et de l’esprit à ce défi sportif est primordiale. « Nous avons un groupeWhatsApp pour échanger avec tous les patrons de canots. » Le réseau © EDDY BARNY ©DENIS GUYENON

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