ANFORM GUADELOUPE N109

| anform ! ◆ juillet - août 2023| 87 ◆ Pour quoi faire ? La micronutrition peut permettre de pallier des déficits. C'est, par exemple, le cas si on est enmanque de vita- mine B12, de magnésiumou de fer, et que l’alimentation ne parvient pas à combler le manque. Elle peut aussi permettre de faire de la supplémentation fonctionnelle (action santé). C'est le cas des troubles digestifs ou de l'an- xiété. « La micronutrition accompagne le patient dans son hygiène de vie au quotidien » , indique le Dr LéaWauquier. ◆ Àqui s'adresse-t-elle ? Les aliments que nous consommons ne suffisent généralement plus à couvrir nos besoins enmicronutri- ments, car la qualité n'est plus au rendez-vous. Àmoins de consommer local et bio. Les besoins pour chaque nutri- ment ont été établis par la Haute autorité de santé, pour chaque type de population (enfants, adolescents, femmes, femmes enceintes, hommes, personnes âgées). Ce sont les Références nutritionnelles pour la population (RNP). « La recommandation de manger cinq fruits et légumes par jour n’est donc pas exacte » , révèle la spécialiste. Certaines populations ont des besoins augmentés. C'est le cas des enfants, des femmes enceintes ou des personnes âgées, qui assimilent moins bien les micronutriments. Sans oublier les personnes souffrant de stress, qui voient leurs micronutriments, comme le magnésium, chassés dans les urines. Ou les végétariens qui doivent se supplémenter en vitamine B12. C'est également le cas de personnes sous traitement médicamenteux. « Les médicaments ont une action anti-nutritionnelle. C'est le cas de ceux contre les brûlures d'estomac comme le Mopral ou l'Inexiumqui, en bloquant l'acidité, empêchent l'absorption du fer, du calcium, dumagnésium et de la vitamine B12. C'est aussi le cas de la pilule, qui empêche la bonne assimilation des vitamines du groupe B » , détaille-t-elle. Ces déficits, à la longue, peuvent créer des troubles fonctionnels (trouble prémenstruel, burn-out, problèmes intestinaux...) et des maladies chroniques sur du long terme. Ces dernières re- présentent 88 % des décès en France, avec 15 à 20millions de Français atteints de maladies chroniques. ◆ Quelsmicronutriments ? Certains micronutriments peuvent être pris sans bilan préalable, comme le magnésium (à moins que vous ne soyez insuffisant rénal), si vous avez une baisse de tonus. C'est aussi le cas pour la vitamine C, si vous êtes fatigué ou que vous avez un début de rhume. Ou la vitamine D, « car tout le monde est carencé. Les ampoules ultra-dosées sont beaucoupmoins intéressantes physiologiquement que de prendre de la vitamine D tous les jours » , conseille le Dr Léa Wauquier. À l'inverse, il peut être dangereux de se supplé- menter à l'aveugle avec certains nutriments. Le fer, pris en trop grande quantité, crée de l'oxydation dans le corps. ◆ Qui consulter ? Afin de vous faire aider, vous pouvez consulter diffé- rents professionnels de la santé ayant suivi une forma- tion en micronutrition : un médecin, un pharmacien ou même un kinésithérapeute. Que faire si… ? … je suis très stressé, je vais tout le temps aux toilettes. « On peut prendre des plantes, comme lamélisse, qui agissent aussi bien sur l'anxiété que sur le digestif. Et en fonction des symptômes, on peut aussi utiliser des probio- tiques » , conseille la pharmacienne. … j’ai des pulsions sucrées, des compulsions d'achat, dumal à dormir et je suis irritable. « C'est typiquement un profil où la sérotonine est en baisse. On le vérifie dans les urines. Si c'est le cas, on recherche s’il n’y a pas une inflammation sous-jacente. Et, ensuite, on peut donner des micronutriments, comme du griffonia, qui vont permettre de faire remonter le taux de sérotonine. »