ANFORM GUADELOUPE N107
40 | anform ! ◆ mars-avril 2023| ◆ Ces découvertes permettent-elles d’expliquer l’attirance qu’ont les moustiques pour les touristes fraîchement arrivés sous nos latitudes ? Pas vraiment selon Anubis Vega Rúa. “Nous savons que ces personnes sont susceptibles de transpirer davantage parce qu’elles sont moins habituées aux fortes chaleurs. L’acide lactique, produit par la transpiration, peut, en synergie avec les bases de la peau, ac- croître l’attractivité vis-à-vis du moustique. Mais produisent-elles davantage d’acide carboxylique ? Nous n’avons pas encore de données finies. Il faut aussi tenir compte du facteur allergique et que seules témoignent les personnes qui sentent les piqûres. Au bout de quelques semaines, la réponse aux piqûres peut être différente.” À suivre. ◆ Avons-nous une odeur corporelle unique ? Le constat est sans appel. Des dispa- rités importantes ont été constatées. “L’un des volontaires était 100 fois plus attirant que le moins attirant des participants” , rapporte le magazine Futura . On y apprend aussi que “les personnes les plus attirantes pour les moustiques le restaient pendant toute la durée de l’étude et pas moins de 50 composés moléculaires présents en grande quantité dans le sébum de ces personnes ont été identifiés, dont les acides carboxyliques”. Ces acides sont consommés par les bactéries saines de notre peau pour produire une odeur corporelle unique. ◆ Vers des répulsifs plus efficaces ? “Même si on savait déjà que les bactéries de la peau humaine étaient fortement associées aux moustiques, les ré- sultats de cette étude sont particulièrement intéressants, souligne Anubis Vega Rúa, chercheuse et responsable du laboratoire d’étude sur le contrôle des vecteurs à l’Insti- tut Pasteur de Guadeloupe. Ils démontrent, d’une part, la durabilité de l’attraction. Une personne très attirante pour les moustiques le restera possiblement toute sa vie et devra donc se protéger en permanence. L’étude identifie, d’autre part, le rôle des acides carboxyliques présents sur la peau. De quoi encourager les chercheurs à élaborer des compositions et formula- tions plus performantes lors de la conception de répulsifs.” L’odeur corporelle serait bien un fac- teur déclencheur de la piqûre de moustique ! | santé ◆ Expérience|
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