ANFORM GUADELOUPE N107

| anform ! ◆ mars-avril 2023| 141 ◆ 20 000 chats en 4 ans ! « Une chatte non stérilisée, sexuellement mature à 6 mois, est capable, sur une pé- riode d’1 an, d’avoir trois à quatre portées de quatre à huit chatons en moyenne dont des chattes, qui elles aussi seront sexuellement matures à 6 mois… Un père peut avoir une descendance de 18 000 à 20 000 indi- vidus en 4 ans. » Vous avez bien lu ! Alors, oui, il est impératif, d’abord pour des raisons environne- mentales, qu’un propriétaire fasse castrer son chat. Dans certains pays, la stérilisation est devenue obligatoire. ◆ Parasites Contrairement aux chiens, les chats sont des ani- maux qui cohabitent avec l’homme, mais que l’on ne peut guère éduquer. Ils vivent leur vie comme bon leur semble. Les partenaires rencontrés lors de l’accouplement sont de toutes origines : chats errants, sauvages, domestiqués… Comme les pa- thologies d’ailleurs : parasites (puces, tiques, gales), mycoses et pathologies virales (leucose et Sida du chat, transmis par la salive). Les chats qui se battent pour une femelle se contaminent, comme ils contaminent la chatte qu’ils saillissent en la mordant. « Leucose et Sida sont des virus cousins et attaquent le système immuni- taire de l’animal. Il n’y a pas de guérison possible pour le Sida, les traitements permettent simplement d’allonger la durée de vie. Aux Antilles-Guyane, les chats vivent à l’extérieur, la contamination va très vite et un chat non castré a de fortes probabilités de tomber malade. » ◆ Éviter les accidents Le chat castré (à partir de 6 mois) ne s’éloigne plus de la maison à la recherche des chattes en chaleur. Les risques d’accident se trouvent de fait très limités. En effet, un chat non castré prend beaucoup de risques : batailles de chats, attaques de chiens, traversées de route. « Castrer son chat, c’est le meilleur moyen de le garder en vie les 15, voire 18 ans qu’il peut vivre en moyenne, heureux et en bonne santé. L’espérance de vie d’un chat non castré est très réduite. » Pour le propriétaire, l’intérêt est aussi financier, car il s’évitera le coût des traitements réguliers (comme dans le cas du chat FIV positif dont les traitements sont à long terme), ou les opérations en cas d’accident et/ou combat. Chez la chatte, l’ovariectomie (dès 4 mois) permet de réduire de presque 100 % les tumeurs mammaires et toutes les pathologies liées à la gestation et la mise-bas. ◆ Il va grossir ? Non, un chat castré, une chatte opérée ne grossit pas forcément. Certes, l’opération réduit l’acti- vité métabolique de base. Il faut donc adapter l’alimentation. Entrent aussi en jeu les phénotypes, la morphologie, le mode de vie et le caractère du chat. Le chat siamois et le chat persan ne sont pas égaux devant la prise de poids. Un chat castré n’est pas non plus forcément « pantouflard ». Et, non, un chat castré ne développera pas plus de problèmes urinaires. C’est l’obésité qui génère ces problèmes. Seront-ils heureux ? Nous projetons souvent notre regard d’humain sur la situation. « Les chats ne désirent pas avoir de bébés, explique le Dr Jenny Evans Tormin, vétérinaire . Ils ne ressentent ni frustration ni souffrance psychologique s’ils ne se reproduisent pas. La reproduction est un impératif hormonal, c’est tout. Médicalement, une chatte ne se portera pas moins bien si elle n’a pas fait de petits. »

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