ANFORM GUADELOUPE N106
80 anform ! • janvier • février 2023 type 3 + 2 = 5. Les plus grands continuent à compter sur les doigts alors que les autres font du calcul mental… ” AU CAS PAR CAS “Il n’y a pas de profil type de dys- calculique. Chaque enfant a des difficultés spécifiques, précise Élodie Frenet-Beauchet. Si le trouble de la cognition mathéma- tique est confirmé, l’orthophoniste va mettre en place une rééduca- tion en déterminant le nombre de séances hebdomadaires nécessaires, définir des objectifs précis en proposant une méthode d’apprentissage adaptée à son niveau de compétences, quel que soit son niveau scolaire. Il s’agit souvent de reprendre et d’explici- ter les concepts mathématiques. Nous recourons, par exemple, à la manipulation d’objets, très importante dans cette pathologie qui repose souvent sur un manque de représentation mentale des nombres, des calculs.” L’enfant peut bénéficier d’une prise en charge individuelle à l’école par le biais d’un PAP (programme d’ap- prentissage personnalisé), qui va lui permettre d’avoir moins d’exer- cices à faire, ou plus de temps, ou encore de bénéficier d’une refor- mulation des consignes à l’oral. Souvent, la lenteur de traitement et d’exécution est un symptôme de ce “dys”. On peut ainsi avoir des enfants qui parviennent à compter, mais qui auront besoin de plus de temps, faute de stratégie efficace et adaptée. Parfois, une prise en charge en psychomotricité peut être proposée pour accompagner au niveau visuo-spatial. FILLES ET GARÇONS La dyscalculie serait d'origine biologique et liée au mauvais fonctionnement de certaines régions du cerveau, dont le cortex pariétal. Toutefois, les enfants atteints de ce trouble de l’appren- tissage ont des résultats scolaires ••• normaux, comme est “normal” aussi leur environnement familial ou social. Ce dysfonctionnement n’a rien à voir avec une déficience mentale (ne pas confondre avec l'acalculie consécutive à une lésion cérébrale). La dyscalculie concerne aussi bien les filles que les garçons. En France, environ 4 % des enfants sont concernés (dont 20 % de dyslexiques) et 3 % des adultes (Source : Insee). Oui, un enfant dyscalculique sera un adulte dyscalculique. Mais pas de panique ! Le but de la prise en charge orthophonique et à la maison est d’acquérir des outils et de mettre en place des stratégies qui permettront de compenser ces difficultés. Témoignage “Il faut être très patient” Nous nous sommes aperçu des difficultés de Nathan, mais sans bien les comprendre. Quand on nous a parlé de dyscalculie, j’ai tout de suite pensé : “Il est nul en maths. Pas étonnant, il tient de moi !” Alors que ça n’a rien à voir ! En tant que père, ça m’a quand même rassuré que ce ne soit pas un problème d’intelli- gence. L’orthophoniste nous a aidés à dédramatiser et à trouver des activités à la maison pour progresser : lui demander de ranger ses affaires, les chaussettes en haut à droite, les tee-shirts à gauche, de mettre la table, de compter les fruits achetés, de nous donner la monnaie. Il faut être très patient. Joël, père de Nathan
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