ANFORM GUADELOUPE N106

janvier • février 2023 • anform ! 135 enregistrés dans son inconscient, même si elle n’a pas connu ces personnes. Depuis ses séances de psychogénéalogie, elle dit se sentir “plus sereine et épanouie, libérée de mes angoisses et phobies han- dicapantes” . Emma, elle, se décide à consulter à 41 ans. “Je ressen- tais un mal-être excessif depuis de nombreuses années, et je me sentais mal à l’aise lorsqu’on me demandait pourquoi je ne voulais pas d’enfant.” En consultation, il apparaît que sa mère a perdu un enfant avant sa naissance. La réa- lisation d’un psychodrame (forme de thérapie utilisant la théâtrali- sation dramatique au moyen de scénarios improvisés, NDLR) pour reproduire la situation vécue par sa mère l’apaise. Cette visualisa- tion a pu l’aider à comprendre la dynamique de ses parents avant son arrivée (parents très angoissés et protecteurs). Depuis, sa relation avec son conjoint s’est améliorée et, aujourd’hui, ils souhaitent avoir un enfant. HÉRITAGE INCONSCIENT La psychogénéalogie se base sur l’analyse des faits et donc sur la réalité généalogique (acte d’état civil…), sur l’histoire transmise des © GETTYIMAGES Elle repose sur l’idée que les comportements, les maladies inexplicables, ainsi que certains troubles psychologiques découlent des traumatismes de nos ancêtres. parents aux enfants, des grands- parents aux petits-enfants. L’analyse de l’histoire familiale (prénoms, dates, métiers, maladies…) et de son héritage inconscient se fait à partir d’un géno-sociogramme (arbre généalogique codifié). Le psychodrame aussi est très utilisé : certains événements passés peuvent être rejoués dans le cabinet afin de mettre en scène les ressen- tis, émotions du patient face à un événement familial. Le thérapeute cherche donc à remettre en surface des problèmes pour les résoudre afin de libérer le patient et/ou la famille ainsi que les générations suivantes. SCHÉMAS FAMILIAUX La psychogénéalogie met alors en évidence que le choix du partenaire amoureux ou la façon dont nous éduquons nos enfants reproduit le schéma familial établi depuis des générations ou, à un contre scénario, marquant ainsi notre réaction contre le clan. Ainsi, dans une famille, il existe une logique de reproduction. Les secrets de famille, les deuils non faits… chaque conflit familial non résolu influence notre vie psychologique. Cette répétition de schémas familiaux peut faire souffrir de nombreuses personnes. Le travail de la psychogénéalo- gie permet de découvrir l’héritage transgénérationnel inscrit dans nos cellules et de choisir ce que nous voulons conserver ou non. La thé- rapie permet de prendre conscience des failles et de s’en libérer ! Pour aller plus loin Dans son ouvrage “Aïe, mes aïeux !” (éd Broché, 1998), Anne Ancelin Schutzenberger donne une explication claire de la psychogénéalogie. Pour elle, nous sommes un maillon dans la chaîne des générations et nous payons les dettes de nos aïeux. C’est une sorte de loyau- té invisible qui nous pousse à répéter des situations désa- gréables ou des événements douloureux. Pour elle, nous sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la possibilité de retrouver notre liberté en comprenant les liens tissés dans notre famille. Pour cette psychologue : “Guérir les blessures familiales, c’est se guérir soi pour enfin être libre.”

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