ANFORM GUADELOUPE N106
janvier • février 2023 • anform ! 119 Qui mange quoi ? “En Martinique comme en Guadeloupe, les préfé- rences déclarées pour le sucré, le gras et le salé sont supérieures chez les hommes, et décroissent avec l’âge. Ce constat rejoindrait celui de la France hexagonale (étude EpiPref, 2010).” Facteurs associés aux préférences sensorielles pour le gras, le salé et le sucré, Pascal Schlich, séminaire Nutwind, Guadeloupe, 28 avril 2022. “Évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé.” Plus facile à dire qu’à faire ! Voici 5 pistes pour en comprendre les causes. PAR CÉLINE GUILLAUME 1 Une question de survie Et si nos comportements alimentaires étaient dictés par d’autres facteurs ? Retour à l’ère de Néandertal : se nourrir est d’abord un instinct de survie. Privilégier les aliments les plus caloriques serait un réflexe inconscient de faire des réserves, au cas où la nourriture viendrait à manquer. “Le gras et le sucre apportent énormément d'énergie, mobilisable rapidement. Le goût salé, par exemple, indique qu'un aliment comporte des miné- raux dont notre corps a besoin. En réalité, le goût d'un aliment reflète son contenu nutritionnel” , explique Élisabeth Barthe, diététicienne- nutritionniste. 2 La faute au cerveau En 2018, une étude américaine* observe que notre cerveau libère de la dopa- mine lorsque nous mangeons des aliments gras et sucrés. Appelée aussi hormone du bonheur, la dopamine est associée directement au plaisir. Dans le cas des aliments gras et sucrés à la fois, elle fait appel au “circuit de la récompense” situé dans une partie de notre cerveau. Cette sensation agréable est alors mémorisée. Et nous cherchons à revivre ce plaisir immédiat, parfois jusqu’à la dépendance. Les ali- ments en cause ne sont plus reliés par la faim, mais agissent comme des doudous. En cas d’émo- tions fortes, par exemple, ils nous apaisent. © GETTYIMAGES •••
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