ANFORM GUADELOUPE N105

Le CHUM de Martinique 18 anform ! • novembre - décembre 2022 mission reste alors de recevoir “tous les patients dans un délai cohérent” , continue le chef du service d’aide médicale urgente de Guadeloupe. Et pour cela, les professionnels expliquent faire de leur mieux dans des conditions pourtant difficiles, avec un manque de personnel, mais surtout de spécialistes, tels que des cardiologues, urologues, chirur- giens… APPELER LE 15 Pour ne pas surcharger ces ser- vices, les Agences régionales de santé et les Centres hospitaliers rappellent régulièrement les bons réflexes. “Pour les urgences vitales, la question ne se pose pas, mais en journée, il faut d’abord penser à consulter son médecin traitant ou un médecin de ville. S’ils ne sont pas joignables, alors il faut appeler le 15, c’est-à-dire le Samu qui aide à diriger vers le service le mieux adapté”, indique Yannick Broust, médecin en Martinique, qui admet ne plus reconnaître son métier, tant les conditions de travail et les com- portements ont changé. Selon lui, il y a un véritable travail de “rééduca- tion” des bons comportements. Car © GROUPE COMECA si le problème d’accès aux soins est bien évidemment multifactoriel, la population doit, elle aussi, se remettre en question. Trop souvent, les urgentistes sont sollicités pour des demandes inappropriées. “On nous réclame un certificat de sport, un arrêt maladie, ou un renouvel- lement d’ordonnance” , raconte le médecin, qui tente lorsque cela est possible de faire de la pédagogie, malgré le manque de temps. Car beaucoup de patients oublient le rôle premier de ce service d’urgence pourtant bien nommé. “Si on recon- naît des imperfections de notre côté, on reste souple, on reçoit les gens, mais on a l’impression que cela devient une habitude, et même nous, on oublie ce qu’est un service d’urgences, parce qu’on accepte beaucoup trop de choses” , constate le Dr Yannick Broust. Comme son confrère, Jean-Marc Pujo déplore cette atmosphère délétère, gran- dissante depuis un certain nombre d’années et qui participe aux départs ou à la reconversion de certains pro- fessionnels. Déjà fatigués par un système de soins en crise, les urgen- tistes appellent à plus de respect et, surtout, plus de bienveillance. •••

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