ANFORM GUADELOUPE N104

septembre - octobre 2022 • anform ! 89 2 Observer son enfant Il s’agit de repérer les changements brutaux d’attitudes, les éventuelles lésions ou marques corpo- relles. Les difficultés de concentration, la perte de motivation, les troubles du sommeil, l’agressivité sont autant de signaux d’alertes. ➔ Il faut dans ce cas maintenir le dialogue avec son enfant. Il ne parle pas forcément, car il a peur des menaces de représailles du harceleur ou ressent de la honte. Interrogez-le régulièrement sur ses journées, ses copains, ce qu’il fait en classe. Demandez-lui ce qu’il ressent. 4 Être attentif au cyberharcèlement Il intervient surtout au collège et au lycée, et a lieu sur les réseaux sociaux avec des conséquences réelles. Sous cette forme particulière de harcèlement, l’information circule massivement, de façon anonyme et à vitesse fulgurante. C’est donc un phénomène incontrôlable et brutal qui a un impact dévastateur. Le senti- ment de très grande détresse et d’impuissance qu’il entraîne peut conduire au suicide. ➔ Il convient là aussi d’observer son enfant, de se rensei- gner sur les plateformes qu’il utilise. Mettez-le en garde contre les différents risques auxquels il peut être confronté en ligne. Demandez-lui, par exemple, quels sont les comportements à éviter en ligne. 5 Reconnaître la personnalité du harcelé Il n’y a pas de critères, ni de profil particulier pour être harcelé. Tous les enfants peuvent en être victimes pour “tout et n’importe quoi” . Nul n’est à l’abri d’un échec scolaire ou d’une situation de mésestime de soi car le harcelé n’est pas toujours conscient de sa situation. ➔ Rassurez votre enfant. Aidez-le à maintenir son amour propre. 6 Dénoncer Le harcèlement évolue en fonction de la réaction des témoins. Ils peuvent dénoncer ou être de plus en plus virulents. Dans ce dernier cas, la complicité des camarades aura pour conséquence l’aggrava- tion du harcèlement. ➔ Il faut inciter l’enfant à dénoncer le harcèlement, à s’adresser à ses amis, à ses parents ou à un membre de son entourage proche (ils pourront ensuite contacter l’école), à un adulte de l’école (surveillant, CPE, infirmière, assistante sociale, professeur principal, chef d’établissement…) ou au délégué, à une maison des adolescents, et même sur internet (https://www.education.gouv.fr/non-au-harcelement ) et par téléphone (numéro vert 3020). Ou via l’appli mobile 3018 contre le cyberharcèlement. 3 Savoir identifier un harceleur Le harceleur est quelqu’un qui a besoin de se mettre sur le devant de la scène. Il a donc besoin de témoins et va agir lorsque sa victime est isolée (en dehors de la présence d’adultes représentant l’autorité). Il va souvent intervenir à la sortie de l’école lorsqu’il y a ses supporters, ses outsiders (observateurs) et les défenseurs de la victime. Cet ensemble conforte le harce- leur dans sa toute-puissance. Il considère la situation comme normale, ne ressent aucune empathie et fait preuve de déres- ponsabilisation vis-à-vis de la victime. En bref, il banalise la situation. ➔ Le parent qui a le sentiment qu’il se passe quelque chose et observe un chan- gement brutal de comportement de son enfant, doit aussi observer les agissements à la sortie de l’école.

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