ANFORM GUADELOUPE N104
septembre - octobre 2022 • anform ! 17 public sont déployées et les objec- tifs répétés : “Détecter précocement l’endométriose, mieux accompa- gner les femmes et simplifier les parcours de soins, et enfin, mieux informer sur cette maladie encore trop souvent méconnue du grand public, des femmes et des profes- sionnels de santé.” UNE FEMME SUR DIX En Guyane, l’association EndoA- mazones, créée en 2021, organisait en mars dernier une soirée professionnelle intitulée : “Endométriose : la parole aux experts”, avec le centre hospitalier de Cayenne et le réseau périnata- lité. Des gynécologues de l’hôpital Cochin à Paris ont fait le dépla- cement. Un centre expert avec lequel le Dr Alain Kamga, gyné- cologue, travaille régulièrement : “Notre objectif est de donner des résultats de qualité. Une discus- sion collégiale est une très bonne chose, car c’est une maladie pluri- factorielle. Il faut un parcours de soin clair pour les patientes, sur un territoire où il y a des contraintes culturelles, de langue et de dis- tance”, insiste le médecin. “On souhaiterait que la Sécurité sociale et l’ARS s’impliquent. Il y a plein de femmes désespérées qui ne peuvent se soigner ni partir en France hexagonale (comme beaucoup sont obligées de faire à défaut d’une bonne prise en charge loca- lement)”, dénonce Laurianne Gresset, la présidente de l’asso- ciation EndoAmazones, elle-même atteinte par cette maladie inflam- matoire qui touche une femme sur dix en France. L’endométriose est une maladie gynécologique chro- nique qui concerne les femmes et jeunes femmes en âge de pro- créer. L’endomètre, qui est la partie interne de l’utérus, est sujet à des saignements, des inflamma- tions, ou la formation de kystes. Les causes sont encore trop mal connues et les symptômes varient fortement d’une personne à l’autre, ce qui complique le diagnostic. MANQUE DE SOIGNANTS Les patientes interrogées dénoncent toutes un “parcours du combat- tant” lors de leur prise en charge. Selon elles, beaucoup de femmes ne connaissent que trop peu cette maladie et restent en errance, cer- taines ne vont pas consulter tout de suite un gynécologue ou une sage-femme. “Surtout les jeunes femmes”, insiste Élodie Nestor. “La réalité, c’est que l’on manque de soignants, de dispositifs pour accompagner les femmes. Le temps d’attente pour passer une IRM est de 6 mois en Guadeloupe. Et souvent, les radiologues ne sont pas formés, obligeant ainsi l’envoi des résultats dans l’Hexa- gone”, ajoute l’association Likid Chokola. Marielle Farouil de l’ARS Guadeloupe assure que “l’objectif est de réduire l’errance de diagnos- tic et que chaque femme bénéficie d’un soin. Pour les IRM, il y a une organisation spécifique à mettre en place, mais tout ça ne se fait pas du jour au lendemain, il faut nouer des partenariats.” PAS DE TRAITEMENT Il est urgent d’agir pour toutes ces femmes. 40 % d’entre elles ont des problèmes de fertilité, et on estime que 50 % des femmes infertiles seraient porteuses de cette maladie, selon les chiffres ••• L’endométriose touche 1 femme sur 10 en France. Cette maladie gynécologique chronique concerne les femmes et jeunes femmes en âge de procréer.
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