ANFORM GUADELOUPE N104

••• septembre - octobre 2022 • anform ! 139 par un comporte- ment agressif. C’est la base de sécurité affective d’un enfant. Il en a besoin. C’est quelque chose de sain ! Bien sûr, il ne faut pas que cela dure. C’est à nous, parents, de l’aider à passer l’étape des crises. SE FAIRE AIMER La psychanalyste Caroline Thomson explique, dans La violence de sentiments, que les gens que l’on aime le plus, on leur en veut aussi, on se met très en colère contre eux. C’est l’am- bivalence des sentiments ! Les enfants expriment très souvent leur mécontentement quand on leur interdit quelque chose. Quand on les punit, ils disent : “Je te déteste !” C’est violent, mais ils peuvent aussi dire “Je t’aime” 1 h plus tard ! Les parents ont beaucoup de mal à accepter cette ambivalence. C’est même insupportable. Alors, ils font tout pour se faire aimer. Or, nous ne sommes pas parents pour être aimés. Les parents surin- vestissent leur enfant comme si c’était une réussite de leur statut social, un élément perma- nent de leur vie. Pourtant, c’est la séparation qui marque une relation parent-enfant réussie. Car l’enfant, une fois autonome, mature et en sécurité, pourra devenir un adulte sain. Être un bon parent, c’est donc accepter les périodes de crises. Elles sont nécessaires. L’enfant revendique son besoin d’individualité. Plus on a de mal à l’accepter, plus les crises seront fortes, doulou- reuses et violentes. COMPRENDRE LES INTERDITS Notre rôle est d’éduquer notre enfant. Nous sommes les tuteurs de son développement physique et psychologique. La frustration est bonne pour sa construction. “Nous devons lui donner assez de sécurité pour qu’il ose se mettre en colère, se rebeller sans craindre de perdre notre amour.”

RkJQdWJsaXNoZXIy MTE3NjQw