ANFORM GUADELOUPE N104
130 anform ! • septembre - octobre 2022 forme Sans contrefaçon, je suis un garçon Depuis 10 ans, les athlètes hyperandrogènes bouleversent les podiums des compétitions mondiales d’athlétisme. Plus récemment, une haltérophile transgenre a participé aux JO de Tokyo, avec les femmes. Faut-il instaurer une nouvelle catégorie ou les exclure des compétitions ? Débat. PAR BRUNO COUTANT, PROFESSEUR DE SPORT AU CREPS ANTILLES-GUYANE À la fin des années 2000, en parallèle aux exploits d’Usain Bolt sur 100 et 200 m, une jeune Sud-Africaine inconnue de 18 ans fait une entrée fracassante dans le monde de l’athlétisme. Caster Semenya remporte, à la surprise générale, l’or sur 800 m aux Championnats du monde d’athlétisme de Berlin, le poing levé. Immédiatement, son physique et sa voix étonnent. Elle présente un corps athlétique d’homme, sans poitrine. Après les scandales de dopage, World Athletics, la Fédération internatio- nale d’athlétisme, doit gérer cette nouvelle polémique. En effet, les meilleures coureuses de demi-fond trouvent injuste de ne pas pouvoir Haut niveau : quelle place pour les transgenres ? lutter à armes égales avec cette jeune athlète aux traits masculins, qui les surclasse en puissance dans l’ultime ligne droite. TAUX DE TESTOSTÉRONE Que doivent faire les instances sportives ? Faut-il jouer la carte de l'inclusion de tous, quel que soit le genre ? Ou imposer des normes hormonales, afin de garantir un principe d'équité, en termes de capacités musculaires ? Sébastian Coe, le charismatique président de World Athletics, lui-même ancien recordman du monde du 800 m, clame que des principes d’équité et de fair-play entre les femmes doivent prévaloir. La fédération impose donc à Caster Semenya de se soumettre à un “test de ©I SHUTTERSTOCK
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