ANFORM GUADELOUPE N103
8 anform ! • juillet - août 2022 d’adhérents très engagés. Toutes deux œuvrent pour une alimentation saine et locale en organisant des marchés paysans, des conférences et le partage de semences. L’agrobiologiste est aussi un entrepreneur infatigable. Il a créé sa marque de produits apéritifs, snacks végétariens et sans gluten qu’il commercialise dans une chaîne de magasins diététiques et bio. Tradipraticien Il a un emploi du temps chargé. Comme il aime à le dire : “Tout bagay kronométré kon papiyé a misik.” Lorsqu’il n’est pas dans son atelier ou dans ses champs, on le retrouve à son cabinet de consultation à prodiguer des conseils de santé personnalisés. Gérard Sainte-Rose est un tradipraticien. Il intervient depuis plus de 15 ans sur les médias (radio ou télé) afin d’expliquer les propriétés nutritives et médicinales des plantes locales. Un tradipraticien est un thérapeute qui exerce la méde- cine traditionnelle. Il s’est toujours senti “investi de la mission de soigner les gens”, nous confie-t-il. Né à Rivière- Salée, son enfance nous replonge dans une époque où il n’y avait pas ••• d’eau courante dans les campagnes, les routes n’étaient pas éclairées et on pouvait attra- per toutes sortes de maladies par manque d’hygiène. “Autrefois, la vie n’était pas facile. Certains n’avaient pas de chaussures ni de pantalons pour travailler dans les champs. On était obligé de se soigner par ses propres moyens, car le médecin du dispen- saire ne passait qu’une fois par mois dans le quartier et la file d’attente était longue.” Alors, très tôt, il cherche à aider les gens. Une marchande de simples auprès de qui il aimait s’attarder, voyant sa motivation, lui transmet ses savoirs en échange d’un peu d’aide. Elle lui apprend à identifier les plantes et lui indique lesquelles utiliser pour soigner les “clous” (furoncles), les plaies liées aux “chiques” (parasites), traiter les Le choix est difficile à faire ! Il cite d’abord des plantes alimentaires comme le cocotier dont on peut consommer la pulpe ou boire l’eau sans réserve. Il ajoute que le cocotier produit en permanence et pendant des années. C’est le cas également du papayer. La papaye se consomme aussi bien en fruit qu’en légume et sa capacité thérapeutique est très importante. De la même manière, le bananier et le manguier ont différents usages et ne font pas de déchets. “L’écorce, la sève, les feuilles, autant que les fruits, s’utilisent.” Il y a aussi le moringa , arbre aux mul- tiples vertus mais qui prend beaucoup de place dans le jardin. Enfin, une plante aromatique et médicinale incontournable est la brisée , “la mélisse des Antilles”, idéale en infusion selon lui pour lutter contre le stress de la vie quotidienne. C’est peut-être là le secret de cet homme à l’emploi du temps bien rempli et qui n’envisage pas de réduire son activité. Ses fruits et plantes indispensables ! © ÉLODIE DRANÉ “frissons de poitrines” par exemple. Alors, il nettoie, panse et soigne les bobos, applique des cataplasmes ou conseille des infusions de plantes. La nouvelle se répand, et de plus en plus de gens viennent lui demander conseil. Aujourd’hui, ils viennent de loin pour une consultation. “De Guadeloupe, de la Dominique, de Guyane et même de Belgique et du Canada !” rencontre
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