ANFORM GUADELOUPE N103

38 anform ! • juillet - août 2022 L’épilepsie ne se résume pas à des crises convulsives. Il y a de nombreux autres symptômes handicapants avec lesquels les malades doivent apprendre à vivre. Et l’entourage aussi. Choc électrique PAR MARIE-FRANCE GRUGEAUX-ETNA L’ épilepsie est une maladie neurologique et non psy- chiatrique. Elle résulte d’une désorganisation des neurones. À l’origine, il y a un terrain familial, une malformation céré- brale, ou encore un choc violent ayant provoqué une lésion importante. Ce peut être aussi un accident vasculaire, une tumeur, une dégénérescence. L’épilepsie apparaît en général pendant l’enfance ou à partir de 50 ans. DOUBLE PEINE “Les enfants ne sont pas assez dia- gnostiqués, explique le Dr Norbert Khayat neurologue, vice-président de l’association Épilepsie-France. Il faudrait réussir à sensibiliser et former les parents, les enseignants, le personnel accompagnant, à être attentifs à certains signes révé- lateurs. Chez les scolaires, les épisodes les plus classiques sont les épisodes d’absence. L’enfant est dans la lune, avec des ruptures de contact qui s’enchaînent dans la journée. Il peut aussi avoir des mouvements saccadés d’un bras © SHUTTERSTOCK, Cependant, même pour les pre- miers, “la vie d’un épileptique n’est jamais normale . Il va rencontrer des difficultés pour se marier, obtenir un emprunt à la banque, ou encore décrocher un emploi. Certains leur sont tout simplement interdits comme chauffeur ou pompier. C’est cette double peine que nous dénon- çons à l’association, à la fois la maladie et l’impossibilité de s’insé- rer normalement dans la société.” Pourquoi ? Parce que cette maladie fait peur. Elle reste taboue et mal connue. Devant vous, une personne s’effondre, convulse et bave comme si elle était “possédée”. Ce fut d’ail- leurs longtemps une explication. Une épreuve pour les malades qui sont jugés et rejetés. Et pourtant, 1 % de la population est concerné soit 700 000 personnes, avec des proportions similaires en Outre-mer. Plus d’infos Association France-Épilepsie : 01 53 80 66 64 siege@epilepsie-france.com www.epilepsie-france.fr Mieux comprendre l’épilepsie Ma sante ou d’une jambe.” Il est par ailleurs prouvé que les enfants épilep- tiques sont en échec scolaire. On distingue deux grandes familles d’épilepsie. Celle qui est générali- sée touche l’ensemble du cerveau et se manifeste, entre autres, par des crises convulsives et des absences. L’épilepsie focale ne touche qu’une partie du cerveau et prend alors différentes formes selon la région impliquée (troubles du langage, moteurs, visuels, auditifs, gustatifs, olfactifs…). Cela se traduit par des comportements qui peuvent sembler étranges comme des paroles incompréhensibles ou des gestes involontaires. Attention toutefois, car un individu qui fait ponctuelle- ment une série de convulsions n’est pas forcément un épileptique. Et si c’était le cas, sachez que la maladie se soigne. “Les médicaments ou même la chirurgie, si l’épilepsie est focalisée sur une partie du cerveau, donnent de bons résultats. 80 % des patients avec un traitement adapté ne font plus de crises et 20 % continuent malgré le traitement.”

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