ANFORM GUADELOUPE N102

36 anform ! • mai - juin 2022 9 Vive le circuit court Consommer des produits locaux participe à cette prise de conscience. Manger un aliment ayant réalisé un tour du monde avant d’atterrir dans votre assiette, c’est contribuer à augmenter les dépenses énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre. Des conséquences affectant aussi votre santé. “Les aliments importés présentent l’inconvénient d’être cueillis en sous-maturité, afin de prendre en compte le temps de transport. Plus vous mangez rapidement fruits et légumes après la cueillette, plus vous limitez la perte des nutriments”, indique Élisabeth Barthe. Une tendance à la hausse chez nous, en particulier depuis les crises sanitaires et sociales. Pourtant, “les agriculteurs mentionnent qu’une grande partie de la population guadeloupéenne ne connaît pas la diversité des fruits et légumes du territoire” (5) , selon une étude pilotée par l’Ademe. Et notre lieu d’achat alimentaire principal demeure la grande et moyenne surface… 10 Jaden kréyòl “Il n’en demeure pas moins une nette dynamique vers le manger local et sain sur le territoire”, remarque cette même étude (5) . Le jardin créole traditionnel, pionnier de la permaculture, est en vogue. Entre racines, maïs, cultures fruitières et maraîchères, plantes à épices, condiments et plantes médicinales, il répond à une association intelligente des plantes. Elles s’entraident. Une tendance à la hausse confirmée par l’augmentation des ateliers de jardinage. “J’apprends aux participants à planter hors-sol. Mais je leur parle également de l'importance d'avoir son potager pour son bien-être émotionnel, sa santé et son porte-monnaie. Ils repartent chez eux avec leurs plants et mes conseils (engrais verts, plantes compagnes, taille, récolte)”, relate Marlyne Chirlias, responsable du pôle agricole et animation culturelle des Jardins familiaux (Jafa), en charge de l’atelier pour l’association Bwa Lansan . Excepté les bénéfices sur la santé physique et mentale, produire ses fruits et légumes, c’est retrouver le vrai goût des aliments, s’assurer que l’on mange des produits sains (à condition de cultiver sans pesticides !) et de cultiver des variétés anciennes ou méconnues. Depuis le confinement, le jardinage bénéficie d’un véritable essor. En Guadeloupe, 52 % des personnes déclarent avoir cultivé leur propre jardin pour s’alimenter (6) . Sources : (3) Face aux crises, la transition agro-écologique , Ademe Magazine, Février 2021. (4) On the road to obesity : television viewing increases intake of hight-density food, Blass EM et col Physiol Behav n° 88, 2006, p 597. (5) Analyse du système alimentaire guadeloupéen : synthèse, Camille Creignou, Ademe Guadeloupe. (6) L’agriculture familiale à l’épreuve de la Covid-19 : le cas de la Guadeloupe, Océane Biabiany, Nathalie Mandonnet, Anaëlle Bolo, Gisèle Alexandre, Eduardo Chia. Études Caribéennes, Université des Antilles, 2021. Dossier © SHUTTERSTOCK

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