ANFORM GUADELOUPE N102
mai - juin 2022 • anform ! 15 6 h entre chaque prise et plus de 5 jours de traitement), il peut être toxique. Les capacités épuratrices du foie sont épuisées et une hépa- tite aiguë, voire une insuffisance hépatique aiguë, peuvent survenir, nécessitant une greffe de foie. Le surdosage en paracétamol reste la première cause de greffe hépa- tique d’origine médicamenteuse en France. Il est donc contre-indiqué en cas d’insuffisance hépatique sévère et son utilisation limitée (3 g/j) en cas d’insuffisance rénale, alcoolisme, insuffisance hépatique modérée, hépatite virale chronique et pour un patient âgé polypatho- logique. “Chez les enfants, les cas de surdosage sont parfois liés à la crainte des parents qui associent la fièvre à une infection grave, ce qui est faux, rappelle le Dr Sophie Houille, médecin généraliste. Donner du paracétamol est utile en cas de douleur ou quand la fièvre est mal tolérée. Mais la fièvre est utile à l'organisme pour combattre l'infection. Une meilleure éduca- tion des parents est sans doute nécessaire pour faire baisser la consommation.” ANTI-INFLAMMATOIRES, PAS SYSTÉMATIQUES Les AINS sont des médicaments qui bloquent les substances res- ponsables de l’inflammation. Ils ont des propriétés antalgiques (douleur), antipyrétiques (fièvre) et, à doses plus élevées, anti- inflammatoires. Les plus connus sont : Aspégic, Spedifen, Advil, Ibuprofène... Du fait de la possi- bilité d’effets indésirables graves, ils ne devraient pas être systéma- tiquement utilisés dans le cas de douleurs banales. “La première intention doit toujours être le para- cétamol, conseille Olivier Berry, docteur en pharmacie. Les AINS arrivent en deuxième intention et doivent être délivrés sous condi- tions. D’où l’importance du conseil en pharmacie.” Afin d’éviter cer- tains effets secondaires (nausées, brûlures d’estomac, ulcère...), les AINS doivent être utilisés à dose minimale efficace et pendant la durée la plus courte possible en particulier chez les personnes âgées (+ de 65 ans). Dans un contexte infectieux (angine, otite, varicelle, toux, rhinopharyngite) leur utilisation doit être évitée. “Ils sont contre-indiqués en cas d’an- técédent d'hémorragie digestive ou d'ulcère, lors de la grossesse et de l’allaitement et dans le cas d’insuffisance hépatique, rénale et cardiaque sévère”, poursuit le Dr Sophie Houille. Les AINS peuvent également interagir avec d’autres médicaments comme les anticoagulants et les diurétiques. Depuis 2020, certains AINS et © SHUTTERSTOCK ••• Opioïdes : une consommation en hausse Selon un rapport (2019) de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sur la consommation des antal- giques opioïdes en France, leur consommation a augmenté depuis 10 ans. Une hausse due à la politique d’amélioration de la prise en charge de la douleur et de la mise en place, depuis 1998, de plans ministériels de lutte contre la douleur. Entre 2006 et 2017, la prescription d’opioïdes forts a augmenté d’environ 150 %. En cas de mésusage, les complications peuvent être très graves. Le nombre d’hospitalisations a augmenté de 167 % entre 2000 et 2017, passant de 15 à 40 hospitali- sations pour 1 million d’habitants. Le nombre de décès a bondi de 146 % entre 2000 et 2015, avec au moins quatre décès par semaine.
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