ANFORM GUADELOUPE N101
mars - avril 2022 • anform ! 87 l’avenir “effrayant”, et la moitié d’entre eux n’ont tout simplement plus foi en l’humanité. Ces chiffres, loin d’être optimistes, annoncent une “grande désillusion” chez les adolescents. Les jeunes ont l’impression que l’espèce humaine est condamnée. La prise de conscience de la dégradation de la planète est omniprésente chez les nou- velles générations. CARPE DIEM Tous les thérapeutes s’accordent sur l’importance, en cas de crise, de redonner au présent toute sa place. La vie est ici et maintenant ! Savoir se préserver, c’est aussi apprendre à profiter pleinement de sa vie, s’auto- riser à vivre en harmonie et en toute sérénité. L’écopsychologie n’est pas comme la psychologie classique qui consiste à dire ses maux avec des mots, c’est aussi soigner ses maux par des actions. Bien sûr, il faut parler de sa souffrance, et surtout sentir que l’on n’est pas seul. Mais l’action est parfois la seule façon et la seule véritable voie de la guérison ! C’est pourquoi certains praticiens proposent de rejoindre une ONG ou une associa- tion. Mettre des actions dans sa vie : se soigner au naturel, moins consom- mer d’essence, moins prendre l’avion, devenir végan… Peu importe, il faut que nos actions aient du sens pour nous. Autrement dit, les thérapeutes conseillent d’agir afin de retrouver un peu d’emprise sur notre destin et ne plus nous sentir impuissant. L’écopsy- chologie, terme inventé par Théodore Roszak, historien américain, c’est une reconnexion de l’être humain avec la nature ! Relier l’écologie avec la psy- chologie. “Il faut entrer en résonnance avec les éléments autour de nous.” Certains thérapeutes n’hésitent pas à se promener dans la nature avec leurs patients. Il s’agit de retrouver une “écologie intérieure”, de travailler sur le corps et le ressenti. Car dans notre société, on met souvent de côté l’émotionnel en donnant la primauté à l’intellect. S’inquiéter pour la planète n’est donc plus réservé à une minorité de hippies végétariens ! Ce nouveau concept d’éco-anxiété devient un vrai sujet de santé publique, car il touche de plus en plus d’individus. Si l’action est la réponse adaptée, alors proté- geons notre planète avec nos petites actions ! C’est l’effet papillon. Comment aller mieux ? • Déculpabilisez ! Nous sommes nombreux à ressentir cette anxiété. “Les éco-anxieux ont la capacité de voir que le monde ne tourne pas bien. Ils sont les personnes saines d’un monde qui s’ignore fou” , décrit Charline Schmerber, psychologue. • Lâchez prise : sans renoncer, sans vous laisser gagner par le découragement. • Évitez la surconsommation médiatique, source d’an- xiété. S’informer oui, s’intoxiquer non ! • Identifiez vos symptômes : pensées négatives, grande souffrance, peur diffuse avec répercussions sur votre humeur ou comportement… • Demandez de l’aide ! La crise d’angoisse se caractérise par des tremblements, palpitations, impression d’étouf- fer, pression au thorax, vertiges, frissons ou bouffées de chaleur, maux de ventre… • Sortez de l’hyper-anticipation : personne ne sait de quoi demain sera fait. Faites des projets à moyen terme (max 6 mois). • Sortez de la rumination, pour vous tourner vers l’ac- tion. Mettez en place trois petites actions qui redonnent du sens à votre existence. • Stop au sentiment d’urgence : ralentissez, effectuez des exercices de respiration, adoptez la méditation… • Redonnez de la place à la nature. Observez la beauté du monde, utilisez les huiles essentielles, servez-vous des bienfaits des plantes, faites des bains immersifs en forêt.
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