ANFORM GUADELOUPE N100

janvier - février 2022 • anform ! 95 © SHUTTERSTOCL, DR D epuis plusieurs décennies, des études ont démon- tré scientifiquement l’activité aphrodisiaque de plusieurs plantes, tout au moins lors d’expé- rimentations animales. C’est le cas des racines de sensitive, du pois à gratter, de la muscade, du clou de girofle, des feuilles de framboi- sin, de la liane à connaître, des amandes de l’amandier-pays. En revanche, aucune étude scientifique n’a démontré les vertus aphro- disiaques du gingembre, même s’il favorise la fertilité masculine. Concernant le bois bandé antillais, les études sont très anciennes et ne peuvent pas être validées, d’autant que les effets secondaires sont encore mal connus. Le bois bandé guyanais a démontré son efficacité sur la maladie d’Alzheimer grâce à des effets neuroprotecteurs. La plante est adaptogène et possède des propriétés antistress… qui peuvent être utiles en cas de panne sexuelle ! L’écorce de ce bel arbre antillais aussi appelé bois d’homme est mise à macérer dans du rhum agricole. Les effets de ce rhum d’amour dont la réputa- tion a traversé l’océan, seraient radicaux chez l’homme comme chez la femme ! Son analyse chimique, qui date quand même de 1934, aurait permis de déceler la présence d’un principe aux propriétés vasodilatatrices puissantes qui provoquerait chez l’homme et la femme des poussées de désir. S’il est vrai que l’érection est liée à un afflux de sang, la stimulation “locale” n’est pas vraiment prouvée et les effets secondaires sont encore mal connus. • En Guyane, le bois bandé est un arbre d’Amazonie appelé muirapuama. Ce petit arbre aux racines aphrodisiaques a une renommée qui s’étend jusqu’au LE BOIS BANDÉ Saviez-vous qu’il n’existe pas un mais plusieurs bois bandés, différents selon les régions ? Mis à macérer dans du rhum, les bois bandés sont le plus souvent associés à d’autres plantes toniques : racines de gingembre, de safran-pays, de sensitive, noix de muscade, noix de kola, graine de mirobolan, clou de girofle… • Sur les marchés antillais, les bouteilles du fameux bois bandé renferment du Richeria grandis . sud du Brésil. Les créoles guyanais utilisent l’écorce et la racine des jeunes pieds macé- rées dans du rhum. Au début du 20 e siècle, la réputation de cet arbre a atteint l’Europe et il fut inscrit dans la pharmacopée anglaise contre l’impuissance sous le nom de “potent tree”. Son nom amérindien “wilapi- lata” signifie “arbre pour bander dur”. On ne peut pas faire plus explicite ! Des gélules de poudre de racine sont proposées à la vente sur internet. Ses propriétés anti-oxydantes, antiradicalaires, neuroprotectrices et anti- inflammatoires sont reconnues scientifiquement et aucune toxicité n’est décrite. L’effet vasodilatateur périphérique est accompagné d’une action adré- nergique. Attention cependant en cas d’hypertension et d’insuffi- sance rénale.

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