ANFORM GUADELOUPE N100

janvier - février 2022 • anform ! 127 La dépression est une maladie fréquente. Elle va généralement de pair avec l’absorption de médicaments. Dans ce contexte, l’utilisation d’antidépresseurs naturels est tentante. Dans quels cas peut-on les utiliser ? La prudence est- elle de mise ? PAR MO S elon Dominique Barbier (1) la prévalence des épi- sodes dépressifs majeurs en France est évaluée à plus de 10 % chez les hommes et à plus de 20 % chez les femmes sur l’ensemble de leur vie. Plus d’1 individu sur 7 est déprimé. Et les Antilles-Guyane n’échappent pas à la règle puisque la dépression repré- sente en moyenne 10 à 20 % des consultations de médecins géné- ralistes. Ces médecins sont ainsi à l’origine de 75 % des prescrip- tions d’antidépresseurs. En France, on en consomme beaucoup. Entre 1991 et 1997, la quantité de boîtes vendues a même progressé de 42 %. Un moyen de gagner du temps, de soulager immédiatement le patient, mais aussi selon le docteur Checkmodine, médecin psychiatre en Guadeloupe, “par manque de disponibilité des médecins psycho- thérapeutes, du fait d’une mauvaise connaissance des autres moyens de soigner ou d’une attente forte de la population d’une pilule qui règle tout”. PREMIÈRE RÉSERVE Tout n’est pas dépression ! “Il existe des déficiences mentales, des psychoses avec délires et hallucina- tions, des troubles de la personnalité et des troubles de l’humeur (dans lesquels entre la dépression) qui ne sont pas la dépression, explique le docteur Checkmodine. D’autre part, les causes des dépressions sont multiples. Leurs formes sont elles aussi multiples et variées, de légères à modérées, sévères, réactionnelles, endogènes, d’accompagnement… unipolaires et bipolaires, mas- quées” . Vous l’aurez compris, on ne s’improvise pas médecin psychiatre ou psychothérapeute ! Alors, évitez l’autodiagnostic et consultez ! DEUXIÈME RÉSERVE “L’automédication dans ce domaine est toujours dangereuse”, met en garde le docteur Checkmodine. Et on ne s’improvise pas non plus homéopathe, acupuncteur ou phy- tothérapeute… “Dans certains cas mineurs, en fonction des causes, de leur nature, de leur intensité, de leur durée, on peut associer aux antidépresseurs dits chimiques des techniques ou des antidépresseurs “naturels”. La psychothérapie, la relaxation, la danse, le sport, les plantes, l’homéopathie, l’acu- puncture peuvent être, avec grand bénéfice, associés à un traitement prescrit par un médecin psychiatre, mais ne s’y substituent pas. (1) La dépression, éd. Odile Jacob, 2003. À lire : Dr Henri Cuche et Alain Gérard. Je vais craquer, Ed J’ai Lu Bien-être. La psychothérapie Il existe plusieurs types de psychothérapies. Parmi celles qui ont prouvé leur efficacité dans la dépression, on trouve la thérapie cogni- tive et comportementale (ou TCC), la thérapie interpersonnelle (ou TIP), la mindfulness cognitive based therapy (théra- pie cognitive basée sur la pleine conscience). Cette dernière est une thérapie cognitive et émotionnelle, inspi- rée des techniques de méditation orientale dont le yoga. L'objectif est d'améliorer le niveau de tolérance et d'accepta- tion de ses états émo- tionnels négatifs.

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