ANFORM GUADELOUPE N100
114 anform ! • janvier - février 2022 Difficile d’imaginer que le friyapen, fouyapen ou fruit à pain a été introduit dans la Caraïbe seulement à la fin du 17 e siècle, en provenance du Pacifique. Car aujourd’hui, cet arbre a intégré nos paysages, notre culture et nos traditions. Article réalisé avec Jocelyn Roumbo, président de l’association Jardin de culture créole. PAR CÉLINE GUILLAUME Fruit à pain, Arbre de vie © ISTOCKPHOTO fruit malin ! U ne légende tahitienne raconte qu’afin de nourrir sa famille qui mourait de faim, un homme se transforma en arbre à pain. Ses mains en devinrent les feuilles, le tronc et les branches, son corps et ses jambes, le fruit son crâne, et le cœur du fruit sa langue. Cette histoire résume les qualités de l’ Artocarpus altilis : généreux, nour- rissant et étonnant ! UNE PLANTE PROLIFIQUE Avoir un arbre à pain à proximité de sa maison (à 30 m minimum), c’est l’assurance d’avoir de quoi se nourrir de mars à novembre, période principale de sa fructifi- cation. Ce n’est pas pour rien que le fruit à pain a été surnommé le “pain des esclaves” , facile à entre- tenir, abondant et nutritif. Ce lourd passé lui a valu d’être délaissé, presque méprisé, considéré comme nourriture des pauvres. Pourtant, il se révèle un excellent aliment nutrition
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