72 Le Guide de la Naissance 2024 Épisiotomie : seulement si nécessaire L’épisiotomie est une acte chirurgical réalisé au moment de l’accouchement par le médecin ou la sage-femme. Il consiste à inciser la muqueuse vaginale et les muscles superficiels du périnée. Le but est d’agrandir l’espace pour faciliter la sortie de l’enfant, tout en évitant une déchirure qui pourrait provoquer une atteinte des muscles des sphincters anaux et urinaires et un risque d’incontinence anale ou urinaire. “L’épisiotomie peut être médiane ou médiolatérale droite ou gauche, voire double”, précise le Dr Christian Cérol, gynécologueobstétricien. Dans les années 1970, elle était pratiquée presque à chaque accouchement et encore pour un accouchement sur deux par voie basse il y a 10 ans. Aujourd’hui, 30 % des femmes sont concernées, car le bénéfice de cette intervention n’est pas systématique, les petites déchirures cicatrisant bien d’elles-mêmes. “L’épisiotomie est aussi de moins en moins fréquente selon la parité, une deuxième pare aura ainsi moins de probabilité d’avoir une épisiotomie qu’une primipare (premier accouchement). Être en confiance, avoir préparé son périnée et maîtriser ses efforts expulsifs aide à éviter l’épisiotomie.” Dans quels cas y recourt-on ? • S’il faut accélérer l’expulsion. En cas de souffrance fœtale, par exemple. • Si le bébé est gros, sa tête peut bloquer le travail. • S’il est nécessaire d’utiliser les forceps ou d’autres instruments. • Si le périnée est trop fragile ou court, et qu’il y a risque d’une déchirure complexe. Si elle n’est pas déjà sous péridurale, la maman sera anesthésiée localement avant l’incision. Lorsque le bébé et le placenta ont été expulsés, le praticien recoud le vagin, le muscle et la peau au fil résorbable. Les hormones favorisent une cicatrisation optimale. 3 à 4 semaines sont nécessaires pour qu’elle soit complète. Une rééducation du périnée est recommandée après tout accouchement, et encore plus s’il y a eu épisiotomie. Le nouveau-né prématuré est subitement, et trop tôt, séparé de sa mère. Afin de rétablir ce contact qui aurait dû continuer un moment encore, les spécialistes de la néonatalogie proposent aux parents la méthode kangourou. Comment ça marche ? C’est une méthode qui permet le contact peau à peau entre le bébé, sa maman et/ou son papa. Les parents et leur enfant doivent être dénudés. Le bébé est ensuite positionné peau à peau sur le buste du parent et recouvert d’une couverture, comme dans un cocon. C’est l’équipe médicale qui le propose aux parents. La méthode kangourou pour les prématurés Quels bienfaits ? Il a été observé une amélioration significative de la régulation des battements du cœur, de la respiration, de la température corporelle. Les organes sont mieux ventilés, car la circulation de l’oxygène augmente durant le peau à peau. Le bébé se calme en retrouvant ce qu’il a vécu quand il était dans le ventre de sa mère : sentir les battements de son cœur, sa respiration, son odeur, entendre sa voix. Cela provoque en lui un sentiment de sécurité, favorise son développement et sa croissance. Les apnées et bradycardies diminuent et, de fait, la durée d’hospitalisation également. Du côté du parent, il y a création du lien d’attachement et stimulation de la lactation. Les échanges de regards entre la mère et l’enfant favorisent notamment la sécrétion d’hormones comme l’ocytocine. Bébé arrive
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