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février - mars 2017
•
anform !
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Les infections sexuellement
transmissibles (IST)
connaissent une véritable
explosion depuis une
dizaine d'années. En
cause, le recul du
safe sex
et le développement du
sexe oral. Hormis le Sida
et l'hépatite B, la majorité
des IST se manifestent par
des signes uro-génitaux.
Avec le Dr Gérard Cariou,
urologue, Comité
infectiologie de l'AFU et le
Pr Albert Sotto, maladies
infectieuses et tropicales,
CHU de Nîmes.
PAR L’ASSOCIATION FRANÇAISE D’UROLOGIE (AFU)
LE
SAVIEZ-VOUS ?
La présence d'une IST
dans les voies génitales multiplie
par 2 à 5
le risque d'être
contaminé par le VIH
lors d'un rapport non protégé.
Dans la pratique de l'urologue,
c'est l'IST la plus fréquemment
rencontrée. Assez répandue avant
l'épidémie de Sida, sa fréquence
avait chuté dans les années 1990.
Depuis 2005, en revanche, elle est
en recrudescence (15 000 cas
diagnostiqués en 2014).
Chez
l'homme, la maladie est toujours
symptomatique. Son nom populaire
(chaude-pisse) est très évocateur
.
Le sexe oral est-il risqué ?
“Dans ma pratique,je vois beaucoup de gonococcies transmises par
fellation,
explique le Dr Gérard Cariou.
Une rumeur s'est répandue affir-
mant que la salive était antiseptique,qu'elle était notamment capable de
neutraliser leVIH,et que le sexe oral était donc sans danger.C'est faux!”
Tous les rapports peuvent être
contaminants.Legonocoque infecte aussi
bien les voies génitales que le rectum ou le pharynx.
La gonococcie provoque une uré-
trite aiguë responsable d'une sen-
sation de brûlure à la miction.
Pour
la femme en revanche, elle est peu
symptomatique.
La maladie se tra-
duit souvent par une petite irritation
de la vulve (vulvite),quelques écou-
lements vaginaux (leucorrhées) et
des signes urinaires (urétrite) que
la patiente peut confondre avec une
cystite (infection urinaire).
Les gonococcies