

août - septembre 2016
•
anform !
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On s’est aperçu récemment que
se nettoyer le nez avec du sérum
physiologique était toxique pour la cellule
respiratoire nasale sur le long terme.
Cette notion prend toute sa dimension
pour les maladies chroniques nécessitant
des lavages de nez quotidiens, voire
plusieurs fois par jour, toute la vie. Depuis
les années 1990, on savait que l’eau de
mer avait des propriétés particulièrement
bénéfiques pour la muqueuse nasale.
Et on s’est aperçu que non seulement
elle n’était pas toxique pour la cellule,
mais qu’en plus elle améliorait le
fonctionnement cellulaire et la réparation
tissulaire. Le problème des lavages de nez
est que l’on ne voit pas ce que l’on fait.
On voit ce qui sort mais on ne sait pas si
c’est réellement propre à l’intérieur des
cavités. Il est donc nécessaire d’optimiser
la manière de faire en tenant compte du
volume d’une fosse nasale d’un adulte, qui
mesure 15-20 cm
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. Il faut non seulement
que vous ayez le volume nécessaire pour
remplir le récipient, mais aussi le débit
pour créer et entretenir un flux. Ainsi, le
volume optimal pour se laver un côté est
de120-130 ml par lavage, à faible pression,
120 millibars, avec un angle de distribution
d’entrée à 45 °, et avec de l’eau de mer.
Comment
se nettoyer le nez ?
À quelle fréquence ?
Cela dépend de la pathologie et de l’objec-
tif du lavage. En période post-opératoire, on
aura tendance àdemander aux gens de se
laver le nez 3fois par jour pendant la période
de cicatrisation. En face d’une maladie
chronique ou inflammatoire, la fréquence
est adaptée à l’intensité de la maladie et
à sa durée. La polypose nasosinusienne
(sinusite chronique inflammatoire) qui
concerne 5 % de la population, nécessite
de se laver le nez tous les jours, le matin.
Dans la mucoviscidose, en cas d’expression
de la maladie dans les fosses nasales, il
faut se laver le nez tous les jours, associé à
un drainage bronchique quotidien. Comme
ça dure toute la vie, la régularité du lavage
est privilégiée sur la fréquence et fera la dif-
férence sur le long terme.