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octobre - novembre 2015

patients et gaspille les ressources des

systèmes de santé.”

Les médicaments

pris de manière épisodique et irrégu-

lière agressent l’organisme, qui les

tolère moins bien. La non-observance

diminue aussi les bénéfices du traite-

ment. Elle génère de la complexité dans

les soins : plus de consultations, plus de

questions, et une plus grande difficulté

àjuger de l’efficacité du traitement et à

déterminer les bonnes doses. Et, bien

entendu, elle expose les malades aux

conséquences d’une maladie mal trai-

tée. Pourquoi les patients ne suivent-ils

pas leur traitement ?

“Au départ, nous

pensions que le patient était à l’origine

des problèmes d’observance. Mais de-

puis, nous nous sommes rendu compte

du rôle des fournisseurs de soin”,

pour-

suit le médecin. Si le médecin ne passe

pas assez de temps àexpliquer le conte-

nu de l’ordonnance, l’utilité des médi-

caments prescrits, l’importance de les

prendre régulièrement, il prépare le ter-

rain de la non-observance. La complexité

de certains protocoles de soins aggrave

la situation. L’observance chute au-delà

de 2prises de médicaments par jour.

MieUX inforMer

Les médicaments à prendre le midi,

quand les patients déjeunent en-

dehors de leur domicile, sont plus sou-

vent oubliés. Enfin, la non-observance

est surtout présente dans les maladies

chroniques. Des maladies dont on ne

voit pas les effets immédiatement, mais

qui sapent silencieusement la santé. Le

seul marqueur de la maladie devient

alors le médicament, que l’on préfère

ma

santé

•••

oublier. En réalité, les spécialistes

n’aiment guère employer le terme de

“non-observance”. Ils préfèrent parler

de “non-adhérence”. Il ne s’agit pas

pour eux de forcer un patient àobser-

ver un traitement, mais bien de parvenir

àun accord avec lui. Lui faire prendre

conscience de l’importance de son

traitement et des bénéfices qu’il va en

tirer pour qu’il y adhère. Car la princi-

pale clé de l’observance thérapeutique

reste le patient. Les compagnies phar-

maceutiques de leur côté travaillent sur

d’autres pistes d’amélioration. Avec, no-

tamment, la création de nouveaux ou-

tils : SMS de rappel, mailings réguliers,

plateformes téléphoniques dédiées ou

encore un pilulier connecté qui émet-

trait des vibrations pour alerter le patient

àl’heure programmée.

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