

©istock
janvier - février 2015
•
anform !
63
ma
santé
contre une autre molécule, l'antigène.
Il est dit “monoclonal” lorsqu’il est
produit de façon industrielle, par une
seule lignée de cellules (le clone). Ces
molécules d’intérêt thérapeutique,
dont la production ne cesse d’aug-
menter depuis 2000, permettent le
traitement de pathologies pour les-
quelles il n’y avait jusqu’alors pas de
soin. Les anticorps monoclonaux ont
permis les toutes premières thérapies
ciblées. Notamment, ils ont pris une
place importante dansle traitementde
laleucémie et ducancer ducôlon. Ils
interviennent également dans le trai-
tement de maladies auto-immunes,
comme la sclérose en plaques. Leur
efficacitéaaussi étédémontrée dans
le traitement de maladies rares ou
infectieuses.
UN ESPOIR
POUR LES GREFFES
L’éventail des nouvelles possibilités
offertes par le génie génétique est
très prometteur. Notamment pour les
greffes. En effet, dans beaucoup de
casde déficiencesd’organes, lagreffe
est le seul moyen de survie. Cepen-
dant, il n’yamondialement pas assez
de donneurs. Laxénogreffe représente
donc une option intéressante.
Il s’agit de l’utilisation d’organes et
de tissus animaux pour sauver des
humains. Par latransgénèse, les cher-
cheurs espèrent supprimer tout risque
de rejet. L’idée est de transférer des
gènes humains àdes porcs afinqu’ils
produisent des organes qui pourraient
être ensuite transplantés aux hu-
mains. De telles opérations semblent
appartenir à la science-fiction mais
des recherches sont bel
et bien en cours. Une
équipe américaine du
Maryland a publié, en
juin2014, des résultats
confortant la xénotrans-
plantation cardiaque. Le génie
génétique apparaît sous un
autre jour lorsqu’il est lié au
progrèsmédical.Bienévidem-
ment, les scientifiques se
heurtent sans cesse àla
complexité du monde
vivant. Sans oublier les
inquiétudes soulevées
inévitablement lorsque
l’on touche la source
même de lavie : l’ADN.
Des moustiques OGM contre la dengue
en juillet 2014, le gouvernement brésilien a autorisé le premier
élevage à grande échelle de moustiques génétiquement modi-
fiés pour lutter contre la dengue. ces insectes mutants sont
une souche d’
Aedes aegypti
modifiée génétiquement pour
être dépendante d’un antibiotique, la tétracycline. seuls les
mâles sont relâchés. ils sont ensuite censés s’accoupler dans la
nature avec les femelles “sauvages”. elles donneront naissance
à des larves qui, privées de l’antibiotique, n’auront que 3 % de
chances de survie. ces manipulations suscitent la controverse
et l’opposition de nombreuses oNG.